Depuis plusieurs années la Fédération a mis en place un programme afin de limiter la fauche des faons lors de la fenaison.
Cette action bénéficie de fond écocontribution de l’Office Français de la Biodiversité et de la Fédération Nationale des Chasseurs.
LIMITER LA MORTALITE DE LA FAUNE SAUVAGE
Avec l’évolution du matériel agricole, les machines deviennent de plus en plus performantes et laissent peu de chance à la faune de s’en échapper. Les agriculteurs étant contraint aux conditions météorologiques, la période de fauche arrive plus tôt et change d’une année sur l’autre (fauche précoce, fauche tardive). Malgré des méthodes de fauche adaptées (intérieur vers extérieur) et l’attention des agriculteurs lorsqu’ils interviennent dans leurs parcelles, la mortalité de la faune sauvage reste importante.
La Fédération en partenariat avec les agriculteurs et chasseurs locaux met en place des actions pour préserver la faune sauvage grâce notamment au drone qui permet la détection de nombreuses espèces (mammifères, oiseaux,….).
LE SAUVETAGE DES FAONS ET DES LIÈVRES
De mai à juin, la chevrette met bas à un ou deux faons dans les prairies où la hauteur d’herbe permet de les protéger. Cette même période correspond également à la période de fauche pour les agriculteurs. Pour les faons de chevreuils rester immobile est leur seul moyen de défense face aux prédateurs, mais face aux machines agricoles ce réflexe leur est fatal. Ce sont les faons et les lièvres qui sont les plus touchés par cette mortalité, ou du moins le plus visible.
En 2006, la Fédération a engagé un premier travail sur cette problématique en partenariat avec les étudiants du CFAA de Montmorot qui sont allés à la rencontre d’agriculteurs dans des zones échantillons réparties sur tout le département. Le retour de cette enquête a montré que de nombreux agriculteurs étaient régulièrement confrontés à la fauche de faons ou d'autres espèces.
Dès 2016, les techniciens de la Fédération ont testé des dispositifs d’effarouchement (lampes, rubalises) pour répondre à cette problématique et limiter au maximum la fauche de la faune sauvage.
Puis en 2020, pour compléter les interventions avec les dispositifs d’effarouchement, la Fédération intervient avec un drone pour intensifier les actions dans le département.
©Vincent Freulon | ©fdc39 |
UTILISATION D’UN DRONE
Pour augmenter sa capacité d’intervention et préserver un maximum d’animaux, la Fédération a acquis un drone début d’année 2021. Ce drone a pu être financé grâce au fond éco contribution de l’Office Français de la Biodiversité et de la Fédération Nationale des Chasseurs.
L’utilisation du drone est très réglementée, les interventions doivent avoir lieux hors zones peuplées et en milieu ouvert. L’essentiel est de toujours avoir le drone en vue. Quelques points sur le drone : | |
· Formation obligatoire pour le piloter · Hauteur de vol maximum 120 mètres · Distance d’intervention maximum 1km (suivant autorisation préfectorale) · Vitesse variable · Equipé d’une caméra thermique, grand angle et zoom · Capacité d’autonomie des batteries 40min (variable selon la météo et l'altitude) |
Les interventions ont lieux très tôt le matin avant que les agriculteurs ne fauchent leurs parcelles. Le technicien survol la parcelle avec le drone qui détecte toutes les sources de chaleur. Une fois une source de chaleur repérée on l’identifie grace au zoom. Si la présence d’un faon est avérée le second opérateur guidé par le pilote du drone se rend sur la zone avec une caisse et essaye d’immobiliser le faon sous la caisse. Si d’autres espèces sont détectées l’objectif reste le même, la préserver en choisissant la meilleure méthode.
Les faons de chevreuils sont équipés de bagues auriculaires qui permettront d’estimer la survie. Pour tous les faons capturés nous réalisons des mesures (poids, sexe, …).
Après les manipulations, les techniciens laissent le faon sous la caisse avec un piquet pour que l’agriculteur contourne cette zone avec son tracteur.
Prospection d'une parcelle au Saugeot avant la fauche |
Détection d'une chevrette sur une parcelle | Detection de la chevrette grace à l'imagerie thermique |
2023 | |
Nombre de communes | 24 |
Nombre d’hectares prospectés | 525 |
Nombre d’agriculteurs | 30 |
Faons détectés | 36 dont 12 bagués |
Autres espèces | Chevreuils adultes, lièvres, chats forestiers, renard, ragondin, biche |
2021 | 2022 | |
Nombre de communes | 24 | 27 |
Nombre d’hectares prospectés | 338 | 475 |
Nombre d’agriculteurs | 31 | 28 |
Faons détectés | 31 dont 11 bagués | 18 dont 12 bagués |
Autres espèces | Chevreuils adultes, lièvres, perdrix, chat forestier, renard | Chevreuils adultes, lièvres, coq faisan, chats forestiers, alouettes et renards |
DISPOSITIFS D’EFFAROUCHEMENT
Quand l’intervention avec le drone n’était pas possible la Fédération propose aux agriculteurs les dispositifs d’effarouchement (lampe et rubalise), à poser sur l’ensemble de la parcelle la veille de la fauche. L’objectif est de perturber l’environnement de la chevrette. Elle percevra un danger pour son ou ses faons est viendra le/les chercher pour le/les mettre en sécurité ailleurs.
2023 | |
Nombre de communes | 10 |
Nombre d’hectares prospectés | 142 |
Nombre d’agriculteurs | 9 |
Faons fauchés | 4 |
2021 | 2022 | |
Nombre de communes | 9 | 9 |
Nombre d’hectares prospectés | 59 | 92 |
Nombre d’agriculteurs | 6 | 9 |
Faons fauchés | 3 | 3 |
Les différentes techniques mises en place pour lutter contre la mortalité par machinisme se révèlent chaque année de plus en plus efficaces, et si les technologies font leurs preuves c’est aussi grâce à la sensibilisation et l’implication des chasseurs et des agriculteurs.
La caisse est clairement localisée pour que l'agriculteur puisse la contourner lors de la fauche
Dispositif d'éffarouchement
DÉTECTION DE NIDS DE COURLIS ET VANNEAU
Avec le drone, sa qualité de caméra et son puissant zoom, il est possible de détecter les nids de courlis cendré et de vanneau huppé. Ces deux espèces d’oiseaux limicoles nichent à même le sol dans les milieux ouverts comme les parcelles de soja ou les prairies de mars à mai. Elles donnent naissance en moyenne à 4 poussins nidifuges. Leurs nids sont sommairement garnis de quelques éléments de végétation. Tout comme pour les chevreuils et les lièvres ces naissances coïncident avec la période de fauche, ce qui par conséquent engendre la destruction des nids et une mortalité importante. Le drone survole la parcelle est dès qu’un nid est détecté, l’agriculteur est averti, et il lui est proposer de retarder sa fauche pour permettre aux oiseaux de grandir et de s’envoler.
Espèces | Nombre de nid détectés |
Courlis cendré | 0 |
Vanneau Huppé | 2 (+2 poussins) |
Espèces | Nombre de nid détectés |
Courlis cendré | 1 |
Vanneau Huppé | 3 |
Espèces | Nombre de nids détectés | Type de végétation |
Courlis cendré | 2 | Prairies |
Vanneau huppé | 2 | Sojas |
Ces actions sont conduites par le personnel de la Fédération et avec l’appui d’un prestataire extérieur afin d’avoir une envergure départementale. Avec également l’aide et les connaissances de personnes locales (chasseurs, agriculteurs…) que nous remercions.