En ces temps où la biodiversité s’érode - avec notamment l’importante régression des populations d’espèces dites « ordinaires » des espaces agricoles -, il est urgent de rechercher et d’encourager les pratiques agricoles qui concilient production agricole et conservation de la biodiversité et du petit gibier.
La mise en œuvre de ces pratiques est appelée agroenvironnement ou agro-écologie. Pour la FAO, « l’agro-écologie c’est l’utilisation intégrée des ressources et des mécanismes de la nature dans l’objectif de production agricole. Elle allie les dimensions écologique, économique et sociale ».
De plus en plus de projets agricoles se construisent par l’intégration des préoccupations environnementales. C’est ainsi que la Politique Agricole Commune (PAC) conditionne ses aides au maintien des particularités topographiques qui sont des éléments pérennes du paysage (haies, bosquets, mares).
Les Agences de l’Eau, les Collectivités, l’Office Français de la Biodiversité (OFB) et les Fédérations des chasseurs, sont en premières lignes pour accompagner les changements de pratiques et contribuent avec leur fonds et leurs personnels à les encourager. Du côté des chasseurs, c’est à travers le programme AGRIFAUNE que nous intervenons le plus souvent en partenariat avec les organisations professionnelles agricoles et les agriculteurs.
Le programme AGRIFAUNE est un programme qui rassemble les organisations agricoles et cynégétiques pour l’expérimentation et le développement de pratiques innovantes.
Les objectifs nationaux sont inchangés depuis 2016 : - Favoriser la prise en compte de la faune sauvage au sein d’une agriculture productive et économiquement performante,
Le réseau se compose d'animateurs nationaux et de collaborateurs en régions mettant en œuvre les actions. Groupes techniques, thématiques traitées, objectifs et contacts, voir le site http://www.agrifaune.fr/
Parmi les éléments du paysage, la haie constitue un bien dont l’intérêt trop longtemps oublié est aujourd’hui reconnu. La haie remplit de nombreuses fonctions écosystémiques : régulation climatique, agronomie, biodiversité, stockage de carbone.
Pour toutes ces raisons la FDC s’engage dans différents programmes d’actions qui permettent de repositionner la haie dans les systèmes agro-paysagers. Cela se concrétise le plus souvent par des plantations de haies ; réalisation et accompagnement des ACCA, collectivités, agriculteurs et particuliers.
Nous les accompagnons techniquement, participons à la préparation des dossiers, sollicitons des financeurs. Outre ces réalisations, les pouvoirs publics privilégient aujourd’hui une vision globale du réseau bocager. On agit pour conserver le bocage, on cherche à valoriser les fonction de la haie et ses produits (bois énergie).
La FDC participe à des plans de gestion du bocage (Mesure AgroEnvironnementale et Climatique (PAEC) « entretien des haies » sur le Premier Plateau, ou Paiement pour Service Environnemental (PSE) sur le bassin d’Alimentation des Eaux de captage de Lons le Saunier. Des études et plans de gestion de ce type vont connaitre un développement important dans les prochaines années.
Téléchargez le guide pratique " Plantation de haies Recommandations et conseils pratiques " ici
Plantation de haies sur la commune de Moissey, avec les lycéens du Legta de Montmorot et l'ACCA de Moissey.
Plantations sur les terrains du GAEC Buatois à Desnes avec les lycéens du Legta de Montmorot.
Restauration d'une zone humide et plantation de haies, paillage en partenariat avec le lycée FX de Besançon.
Chantier d'éclaircissement d'un plan d'eau à Desnes, avec le lycée Legta de Montmorot.
Cette pratique dont le but est de couvrir les sols permet d’éviter le lessivage et le transport des éléments du sol par les eaux de pluie (sédiments, engrais, pesticides, etc ).
Elle permet la conserver les nitrates. En plus de ces bénéfices agronomiques, ces couverts procurent un refuge à la faune pendant la saison morte.
Pour encourager cette pratique, la FDC participe financièrement à l’achat des semences en contrepartie d’une diversité plus larges des plantes semées et d’une implantation plus longue sur le terrain (jusqu’en février). Une convention passée entre agriculteur, ACCA et la FDC formalise cet engagement.
Les bords enherbés de champs et de chemins ont un intérêt majeur pour la biodiversité : ils hébergent des insectes auxiliaires des cultures, des plantes et servent de lieu de nidification.
Ils ont un rôle cynégétique et écologique. Mais ces aspects sont méconnus et à cause de celà, ils sont souvent fauchés à des périodes où il ne le faudrait pas.
La raison de ces fauches précoces réside dans la crainte de voir s’installer des plantes adventices non désirées et qu’elles envahissent les cultures. Le programme AGRIFAUNE s’est penché sur cette question et propose une solution basée sur un ensemencement des bords de champs avec des plantes qui étouffent les adventices.
Dans le Jura, des essais ont eu lieu en 2017 sur 4 km de bords de chemin dans le Finage. Opération réalisée en collaboration avec le GVA et la Chambre d’agriculture. Un suivi est réalisé pour contrôler le risque de salissement des parcelles cultivées par les adventices et en 2019 un comptage de pollinisateurs a permis de mettre en évidence l’avantage de ces semis en, faveur des pollinisateurs.
Cette action donne un regard différent sur ces milieux. Souvent déconsidérés ils pourraient si le projet se développait grandement renforcer la biodiversité de la plaine
Les étangs et les zones humides associées constituent des milieux remarquables pour la biodiversité. La richesse biologique de ces milieux est maintenue grâce à la pisciculture traditionnelle garante d’un bon entretien et d’un bon fonctionnement des étangs. La pisciculture favorise aussi la reproduction et l’abondance des canards. Malheureusement la baisse d’activité de la pisciculture et l’abandon des pratiques traditionnelles vers des étangs de loisirs impactent la richesse des étangs.
Pour ces raisons, l’ONCFS (et maintenant l’OFB) a développé un programme d’étude (programme Pôle Etangs Continentaux) destiné à sensibiliser les pouvoirs publics sur la nécessité d’accompagner les propriétaires et exploitants et pour favoriser la pisciculture traditionnelle.
Avec près de 1 700 étangs (dont un peu plus de 300 dans le Jura), la Bresse constitue une des grandes régions d’étangs de France. C’est pour cette raison que la FDC a apporté sa contribution à ce programme. Outre les inventaires naturalistes, la FDC s’est engagée dans des aménagements et travaux de restauration et dans un travail de communication auprès des propriétaires et exploitants piscicoles.
Une prairie doit être exploitée pour conserver son intérêt agricole et environnemental, sinon elle s’enfriche et s’appauvrit. Dans le cadre de l’exploitation des sites qu’elle a en gestion, la FDC met à disposition les prairies auprès d’exploitants agricoles dans un cadre qui permet d’un conserver toutes les richesses et intérêts pour la faune. Sur 4 sites à Publy, Mirebel, Vers sous Sellières et Doucier, et une surface de 45 ha, les prairies sont prêtées en échange d’un entretien. L’agriculture est là « source de solutions » avec un partenariat gagnant/gagnant.
ACTIONS : Elaboration de « Prêt à usage » avec les exploitants, inventaires naturalistes, restauration, entretien de prairies en faveur de 4 Rhopalocères d’intérêt patrimonial sur la Vallée de l'Ain.
A la faveur du changement climatique et de l’évolution des pratiques, on constate que les prairies sont fauchées de plus en plus précocement.
Cette évolution est préjudiciable à la faune qui s’y reproduit et notamment pour les oiseaux. Pour que ces espèces continuent d’exister, l’Europe, l’Etat et la Région apportent des compensations financières aux exploitants qui acceptent de retarder leur fauche. Souvent au 1er juillet.
Ce sont des Mesures Agroenvironnementales rassemblées au sein d’un programme local qui sont proposées aux agriculteurs volontaires. La FDC anime un PAEC sur la Vallée de l’Orain en faveur notamment d’un oiseau emblématique des prairies humides : le Courlis cendré.
Mais de nombreuses autres espèces profitent de ces mesures. Ce peut être ces espèces de fleurs, des papillons ou le lièvre.
Pour maintenir des espaces refuges après récolte, la FDC propose aux exploitants des contrats qui visent à maintenir des bandes enherbées refuges au milieu des prairies ou des cultures.
Ces bandes sont utiles au moment de la fauche, mais aussi pour favoriser les insectes qui nourriront les poussins qui ont besoin de protéines lors de leurs premières semaines de vie. Si l’exploitant n’est pas volontaire, une incitation financière peut être proposée car une perte de récolte existe réellement.
En 2020 une bande refuge a été implantée en faveur de la nidification du Vanneau huppé à La Chassagne. La conservation des chaumes constitue aussi un enjeu important car ils sont source de nourriture pour les oiseaux, et un milieu favorable pour les insectes.
Pour ces raisons, la FDC participe au programme AGRIFAUNE visant à « associer chaume et couvert d’interculture ». qui à NT 0 un Autre expérimentation en 2019 et 2020 : le test d’itinéraire technique innovant d’implantation visant à associer chaume et couvert d’interculture : les chaumes aussi constituent un refuge, un lieu de nourrissage et un lieu de nidification parfois pour les cailles.
Le projet mené en collaboration avec quelques exploitants et dans le cadre du programme AGRIFAUNE a consisté à installer un semoir sur la barre de coupe de la moissonneuse batteuse ce qui permet de semer en même temps que la récolte et de conserver les chaumes.